Que vous soyez particulier ou professionnel, la loi vous donne le droit d’avoir un compte bancaire.
Depuis 1984, posséder un compte de dépôt est un droit reconnu, dans la loi, aux résidents en France et aux Français de l’étranger. En effet, dans les années 1980, la généralisation des paiements des salaires et prestations sociales par chèque et virement, a rendu indispensable la possession d’un compte en banque pour pouvoir participer à la vie économique. Depuis le 23 juin 2017, ce droit est également reconnu aux particuliers résidant légalement dans un autre État membre de l’Union européenne. Ce droit au compte et aux services bancaires de base est prévu par les dispositions de l'article L. 312-1 du code monétaire et financier.
Le refus d’ouverture de compte
Toute banque a le droit de refuser de vous ouvrir un compte bancaire. Elle doit, en revanche, vous délivrer une attestation de refus d’ouverture de compte. Ce document vous permettra de faire valoir votre droit au compte auprès de la Banque de France.
La procédure de droit au compte
La procédure de droit au compte consiste en une désignation, d'office, par la Banque de France d'un établissement bancaire qui devra, dans les conditions prévues par la loi, vous ouvrir un compte de dépôt. Cela est valable même si vous êtes interdit bancaire, inscrit au fichier des incidents de crédit aux particuliers ou au fichier central des chèques ou en situation de surendettement.
Pour bénéficier de la procédure de droit au compte, vous devez ne pas avoir de compte en France, justifier d’un refus d’ouverture par une banque et répondre aux critères suivants :
résider en France,
être français et résider à l’étranger,
être étranger et résider légalement dans un pays de l’Union européenne autre que la France.
Concrètement, si vous ne parvenez pas à vous faire ouvrir un compte bancaire, la banque qui vous a refusé l'ouverture d'un compte peut, sur votre demande, transmettre une demande de droit au compte à la Banque de France. Vous pouvez également vous rendre directement au guichet d'une succursale de la Banque de France pour remplir votre demande ou la lui adresser par courrier.
Vous pouvez aussi vous faire aider dans vos démarches par votre Caisse d’allocations familiales, le Conseil général, le centre communal d’action sociale dont vous dépendez ou par une association de consommateurs agréée.
La banque ainsi désignée est tenue de vous ouvrir un compte, dans un délai de trois jours ouvrés, après réception de l’ensemble des documents demandés.
Les pièces à fournir
Si vous êtes un particulier, votre dossier doit comporter les documents suivants :
un formulaire de demande de droit au compte pour une personne physique,
une attestation de refus d'ouverture de compte délivrée par une banque,
une pièce officielle d'identité en cours de validité,
un justificatif de domicile (facture de moins de 3 mois…),
une attestation sur l’honneur que vous résidez légalement sur le territoire d’un autre État membre de l’Union européenne (à fournir uniquement par les particuliers concernés).
Si vous êtes un professionnel ou une société :
un formulaire de demande de droit au compte pour une personne physique (s’il s’agit d’un compte professionnel) ou pour une personne morale (en cas de demande pour une société),
une photocopie d’une pièce d’identité (ou du représentant de la société),
une attestation de refus d’ouverture de compte délivrée par une banque,
une copie d’un justificatif d’activité professionnelle de moins de trois mois (pour un compte professionnel) ou, d’un extrait Kbis de moins de 3 mois (pour une société),
une copie d’un justificatif de domicile de moins de trois mois.
Les services bancaires associés au compte
La banque désignée par la Banque de France pour vous ouvrir un compte devra assortir ce compte de services bancaires de base. Ces services, gratuits, sont prévues par les articles D.312-5-1 et D.312-6 du code monétaire et financier. Il s’agit de :
L'ouverture, la tenue et la clôture du compte ;
Un changement d'adresse par an ;
La délivrance à la demande de relevés d'identité bancaire ;
La domiciliation de virements bancaires ;
L'envoi mensuel d'un relevé des opérations effectuées sur le compte ;
L'encaissement de chèques et de virements bancaires ;
Les paiements par prélèvements SEPA, titre interbancaire de paiement SEPA ou par virement bancaire SEPA, ce dernier pouvant être réalisé aux guichets ou à distance ;
Des moyens de consultation à distance du solde du compte ;
Les dépôts et les retraits d'espèces au guichet de l'organisme teneur de compte ;
Une carte de paiement dont chaque utilisation est autorisée par l'établissement de crédit qui l'a émise permettant notamment le paiement d'opération sur internet et le retrait d'espèces dans l'Union européenne ;
Deux formules de chèques de banque par mois ou moyens de paiement équivalents offrant les mêmes services ;
La réalisation des opérations de caisse.
Documents et liens pratiques
Source de l'article : banque de France
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